Comment programmer et diriger les rêves
Comme nous l'avons déjà vu, le rêve est la création de notre psyché et de notre inconscient qui, toutes les nuits, émergent pour essayer de résoudre nos problèmes refoulés. Bien qu'ils soient des actes involontaires, il est possible de programmer les rêves en utilisant des suggestions appropriées, verbales ou autres.
Au cours de la phase REM, des stimulations sensorielles provenant de l'extérieur arrivent à la personne endormie. Ces stimulations doivent trouver une représentation onirique, parfois sous forme d'un simple « flash ». A cette seule condition le sujet peut continuer à rêver tranquillement ; autrement il devrait se réveiller.
Pour mieux comprendre le fonctionnement des stimulations sensorielles, je vous propose une simple expérience qui nécessite des disques reproduisant des effets sonores. Ces disques, que l'on trouve dans le commerce, sont utilisés habituellement par les amateurs du cinéma. Si, par exemple, nous faisons entendre au sujet endormi, en cours de phase REM le bruit du sifflet d'un train, à son réveil il racontera avoir rêvé d'un train ou évoquera une scène en rapport avec les trains. D'autres expériences aux résultats satisfaisants peuvent être menées : on peut agir sur les sens du sujet endormi en lui effleurant le front de la main, en lui soufflant légèrement sur le visage, en répandant du parfum, en créant des bruits. Dans ce cas, le sujet représentera ces sollicitations externes en leur donnant une apparence onirique.
Si nous voulons faire des expériences de ce genre sur nous-mêmes, nous devons programmer des suggestions dans notre esprit. Il suffit parfois, tout simplement, de penser que l'on désire rêver d'un certain milieu ou d'une personne déterminée pour que le rêve ait lieu automatiquement.
Parfois il est nécessaire de créer des suggestions avant de s'endormir. Il est recommandé de commencer par un exercice de relaxation et ensuite de penser à ce que nous voulons rêver. La chose primordiale est de créer une véritable image mentale la plus proche possible à la réalité. Si nous désirons rêver d'une personne qui nous est chère, nous devons imaginer son visage, ses traits particuliers, sa voix, sa façon de parler, son caractère, tout ce qui peut rendre présente cette personne. Après cette phase, nous nous laissons aller, en pensant toujours à notre objectif jusqu'à ce que nous nous endormions. Pour faciliter la programmation, on peut utiliser une photographie qui représente le but de notre rêve. La photographie sera placée sur la table de nuit ou sous l'oreiller. Dans ce cas, notre inconscient sera fortement conditionné par la présence de cette photographie ; la programmation sera plus facile et la réalisation donnera de meilleurs résultats.
La représentation graphique d'une image ou d'un symbole ressemble au système de la photographie. Si nous mettons un symbole sur la table de nuit ou sous l'oreiller, ce symbole réveillera notre inconscient, arrivera jusqu'au subconscient et se transformera en une représentation onirique. Le symbolisme archétypique possède une grande influence onirique ; en effet, si nous utilisons un de ces symboles, par exemple une étoile, un triangle, une croix gammée, etc., une suggestion se crée automatiquement. Les cartes à jouer représentent elles aussi d'importants symboles. L'as de trèfle s'associe à la croix du christianisme. L'as de pique représente l'épée, la lance ou une arme « qui blesse », et il s'associe à la peur et au danger. Les cœurs représentent l'amour et le contenu de l'âme. Les carreaux symbolisent l'argent et les affaires, donc la partie matérielle. Les tarots, riches en symbolisme archétypique, portent des messages particuliers. Ils se réfèrent surtout aux différentes classes sociales : les épées représentent la noblesse, les coupes le clergé, les bâtons les paysans, les deniers les commerçants.
Jung, lui aussi, avait relié le symbolisme des cartes à jouer à la représentation onirique. Si nous plaçons sous notre oreiller une carte de carreaux ou de deniers, le symbolisme de la carte influencera notre inconscient et nous ferons des rêves liés aux affaires et à l'argent.
Une autre technique pour programmer les rêves est appelée technique de l'incubation. Elle consiste à penser pendant toute la journée au rêve que l'on désire faire. Ainsi, lorsque le sujet ira se coucher, son désir de rêver sera devenu très fort. Il suffira pour compléter la technique d'exécuter un exercice de relaxation. Avec cette technique, le désir de rêver d'un sujet donné a de grandes chances de se réaliser.
Une autre technique consiste à émettre des suggestions pendant le sommeil. Mais ce système requiert la participation d'une autre personne. Le collaborateur envoie au sujet endormi des suggestions verbales sur le type de rêve qu'il devra faire. Le dormeur répond parfois aux questions qui lui sont posées. Si le sujet ne présente aucune réaction oculaire démontrant qu'il est en train de rêver, ceci signifie qu'il dort trop profondément et qu'il n'a pas assimilé le message.
Il suffit alors de lui effleurer le front avec la main ou de souffler légèrement de l'air sur son visage. De cette façon on amène le rêveur à un niveau de sommeil moins profond, c'est-à-dire dans la phase des rêves appelée REM.
Le meilleur moment pour diriger les rêves est le moment de la pré somnolence qui précède toujours le premier stade du sommeil et se présente tous les soirs avant de s'endormir.
Il y a d'autres moments de somnolence qui donnent de meilleurs résultats ; je fais référence aux jours de congé où nous hésitons à nous lever et où nous intercalons des périodes de rêve et des périodes de somnolence, tout en étant parfaitement lucide. Il est aisé de programmer et diriger les rêves pendant ces périodes. De plus, au cours de ces phases, nous pouvons faire des rêves lucides (dont je parlerai dans un autre chapitre) qui éblouissent le rêveur par leur singularité.